Le roman "Une si longue lettre" de Mariama Bâ a désormais son adaptation au cinéma. Réalisé par la talentueuse Angèle Diabang, ce film donne une nouvelle dimension à cette œuvre emblématique sortie en 1979. À travers cette lettre intime écrite par Ramatoulaye, une veuve sénégalaise, à son amie Aïssatou, c’est toute une réflexion sur la condition féminine, la tradition, la modernité et la place des femmes dans la société sénégalaise postcoloniale qui prend vie à l’écran. Le film conserve la puissance narrative du roman original tout en lui apportant un souffle visuel et émotionnel profond, fidèle à la sensibilité de l’autrice.
Le Casting : Une distribution vibrante et engagée
Pour donner corps à ces figures féminines puissantes et nuancées, Angèle Diabang a réuni un casting remarquable. Ramatoulaye est incarnée avec intensité par une actrice phare du cinéma ouest-africain, capable de transmettre toute la profondeur du personnage. À ses côtés, Aïssatou, amie loyale et tout aussi marquée par les choix imposés aux femmes, est jouée par une interprète charismatique issue de la nouvelle génération. Le film mêle habilement figures confirmées et jeunes talents, reflétant la continuité des luttes féminines à travers les générations.
Une œuvre de mémoire et de transmission
Avec cette adaptation, Angèle Diabang rend un hommage vibrant à Mariama Bâ, pionnière de la littérature féministe africaine. Le film ne se contente pas de raconter une histoire : il ravive une mémoire, questionne l’héritage social et ouvre des ponts entre les époques. La mise en scène sobre et élégante, le soin apporté aux décors et aux costumes, tout concourt à faire de ce long-métrage une œuvre aussi esthétique que politique. C’est un projet à la fois littéraire, culturel et profondément actuel.